YEVA

Yeva c’est la comptable des trois écoles arméniennes de Kamishli. Elle est jeune, jolie, elle a un pull en léopard pile-poil à la mode (quoi qu’en dise ma copine Barbara) et une machine non identifiable sur son bureau, issue de l’époque où Steve Jobs n’était pas encore revenu à la tête d’Apple.

C88A7798.JPGCette année, à la rentrée, les familles de 120 des 500 enfants de l’école ne pouvaient pas payer leur inscription. « Mais on ne peut pas laisser des enfants sans école, alors on les a pris quand même. » nous dit Yeva. Avec de la chance, l’école recevra des dons de communautés arméniennes dans le monde pour combler les trous. Sinon, on trouvera une autre solution, il reste quelques mois…

Dans le fond, cela n’a pas tellement l’air de l’inquiéter. L’angoisse de la direction de l’école est de garder un certain nombre d’élèves. La communauté arménienne de Kamishli s’étant réduite de plus de la moitié depuis 2013, il y a de moins en moins d’enfant à l’école. Et si leur nombre continue de diminuer, le gouvernement va réquisitionner l’école. Et il n’y aura plus d’école arménienne à Kamishli.

C88A7820Payée ou non, l’école primaire est pleine de joie. C’est toujours joyeux une école primaire! Même quand c’est une école chrétienne située à quelques dizaines de kilomètres de l’État Islamique.

L’ambiance est moins insouciante dans l’école secondaire: ce sont les examens.

 

On demande à Yeva si elle quitterait bien la Syrie. Elle nous dit que « Oui, pourquoi pas. l’Allemagne peut-être ». Mais sans conviction, comme elle aurait répondu à la Question: « Tu veux un petit café? » Yeva, elle fait son travail: les comptes et la vie continue.

 Photos et interview: Marie. Kamichli. déc 2015. ————————————————————————